vendredi 16 mai 2008

CEREMONIE DU 63e ANNIVERSAIRE DU 8 MAI 1945

ALOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
CEREMONIE DU 63e ANNIVERSAIRE DU 8 MAI 1945

Ouistreham le Jeudi 8 mai 2008

Madame le Gouverneur Général,

Monsieur le Premier ministre,

Messieurs les ministres,

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs,

En cette journée du 8 mai où nous commémorons comme chaque année la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe, j'ai voulu rendre hommage, au nom de la nation tout entière, à ceux auxquels nous devons aujourd'hui d'être libres. Parce qu'aux heures les plus sombres de notre histoire, quand tout semblait perdu, quand les chefs les plus prestigieux capitulaient devant l'ennemi, ils ont choisi de continuer le combat. Nous leur devons notre liberté.

Alors nous n'oublierons jamais ce que fit la Grande-Bretagne pour la liberté du monde au moment de la bataille de Londres. Nous n'oublierons jamais ce que nous devons à l'Amérique, à son effort de guerre, au courage de ses soldats.

Madame le Gouverneur Général nous n'oublierons jamais, nous autres français, les 15 000 soldats canadiens débarqués sur les plages de Normandie où un millier d'entre eux trouvèrent la mort le 6 juin 1944. Nous n'oublierons jamais cette jeunesse héroïque venue de tous les continents et qui dort à présent pour l'éternité dans cette terre qui n'était pas la sienne, mais sur laquelle cette jeunesse héroïque pressentait que se jouait une part de la destinée commune à tous
les hommes.

A la veille du débarquement, Eisenhower leur avait dit : « Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent ».

Au matin du 6 juin 1944, parmi cette jeunesse ardente, il y avait une jeunesse française,l'amour de la patrie chevillé au corps, qui regardait grandir la terre de France à travers la brume qui se dissipait lentement. Cette jeunesse française savait qu'était venu le moment tant espéré où tout
allait se décider. Et quelques heures plus tard, sur les ondes de la BBC, le général de Gaulle résumait le sentiment de tous en déclarant : « La bataille suprême est engagée (.). C'est la bataille de France et c'est la bataille de la France »

Parmi ceux qui s'apprêtaient à débarquer les premiers, il y avait les hommes du Commando Kieffer. Ils étaient 177 fusiliers marins. Ils allaient se battre ici à Ouistreham. Ces premiers libérateurs de la France furent de tous les combats de la campagne de Normandie. Beaucoup
d'eux, beaucoup d'entre eux y ont laissé leur vie. Je veux saluer au nom de la Nation toute entière les survivants qui sont ici et qui font honneur à notre patrie. En nous souvenant de ce que nous leur devons, nous nous souvenons aussi de ce que nous devons à tous ceux qui, comme eux, ont sauvé l'honneur de la France et lui ont permis d'être présente au jour de la victoire : combattants des maquis assiégés par les divisions allemandes, soldats de l'ombre pourchassés par la Gestapo.

Mais aussi, je veux dire qu'on les oublie trop souvent, les soldats de la France Libre, de la France combattante : ceux de la 1re Division française libre, ceux qui avec Koënig se sont couverts de gloire à Bir-Hakeim ; et ceux de la 2e DB, ceux qui, avec Leclerc, ont libéré Koufra, Tunis, Alençon, Paris, Strasbourg ; ceux de la 1re Armée, ceux qui avec de Lattre ont débarqué en Provence, libéré Toulon, Marseille, Lyon, Colmar ; et ceux qui avec Juin étaient au Mont Cassin, au Garigliano, à Rome, à Sienne ; ceux qui ont combattu dans les rangs des SAS, les premiers parachutés Français sur le sol de France dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 ; les aviateurs, les marins de la France Libre. Mais je veux aussi en ce jour de commémoration citer les Tabors marocains, les tirailleurs tunisiens et sénégalais, tous ces soldats des troupes coloniales venus d'Afrique, du Maghreb, d'Indochine qui se sont battus sous le drapeau français pour défendre les valeurs universelles que, malgré l'oppression coloniale, la France, à leurs yeux, continuait d'incarner.

Les hommes du Commando Kieffer, les soldats de la France Libre et de la France combattante, les héros des Glières et du Vercors, tous ceux qui ont risqué leur vie au nom de l'idée qu'ils se faisaient de la France, ceux qui hébergeaient des maquisards, ceux qui renseignaient les alliés, ceux qui cachaient les enfants juifs parmi leurs propres enfants, ces fermiers du Périgord qui cachaient dans leurs fermes les Juifs de Strasbourg traqués par la Gestapo et par la milice, les modestes et humbles pêcheurs de l'Ile de Sein qui répondirent à l'appel du Général de Gaulle et tant d'autres héros anonymes dont la bravoure ne fut jamais honorée parce qu'ils n'en
firent jamais état. Je me souviens de cette vieille résistante qui déclara un jour à un journaliste venu l'interroger :
« Nous n'étions pas des héros, nous n'avons fait que ce que nous devions faire. » Ce fut la grandeur de tous ces hommes, de toutes ces femmes, qui sous l'uniforme, dans la clandestinité , dans leur vie quotidienne prirent tous les risques. Ils se laissaient guider par la seule conscience et le sens de l'honneur. Nous ne devons pas oublier qu'à côté de tout ce que les circonstances de la défaite et de l'occupation suscitèrent de lâchetés, de compromissions, et pourquoi ne pas le dire d'ignominies, il monta aussi des profondeurs de notre pays un élan magnifique de courage, de dignité, de générosité. Et nous autre Français nous ne devons pas oublier, qu'à côté des bourreaux et des assassins, il y eût beaucoup de Français qui incarnèrent les plus belles valeurs de la France et la plus haute idée de l'homme. Si les nations ont une âme, ils ont sauvé l'âme de la France. Aucune faute, aucun crime ne doit être oublié. Mais la France, la France qui, tant de fois dans son histoire, s'est battue pour la liberté et la dignité des hommes, la France dont nous pouvons apprendre à nos enfants à être fiers, la vraie France, elle n'était pas à Vichy. Elle n'était pas dans la collaboration. La vraie France, elle n'était pas dans la milice, la vraie France, la France éternelle, elle avait la voix du Général de Gaulle. La vraie France, la France éternelle elle avait le courage de Jean Moulin. La vraie France, la France éternelle, elle avait le visage lumineux de Germaine Tillion, de Lucie Aubrac, d'Honoré d'Estienne d'Orves, de Tom Morel, du Commandant Kieffer. La vraie France, la France éternelle, elle avait le visage du premier résistant qui a refusé de parler sous la torture et du premier mort français tombé face contre terre sur une plage de Normandie. Ceux qui survécurent ne rentrèrent pas chez eux pour raconter leur guerre à leurs enfants. Ils rentrèrent chez eux pour reconstruire. L'ardeur qu'ils avaient mis à combattre la tyrannie et la barbarie, le courage dont ils avaient fait preuve pour libérer la patrie, les vertus intellectuelles et morales qui leur avaient permis de gagner toutes les batailles, ils les mirent alors au service du développement, de la justice et de la paix.

Et alors ils firent la Sécurité sociale, les Trente Glorieuses. Ils furent peut-être encore plus grands dans la paix que dans la guerre. Ils décidèrent que cette lutte à mort entre les peuples européens qui avait failli anéantir l'Europe, devait être la dernière. Ils voulurent la réconciliation franco-allemande et ils la firent. Ils voulurent l'Europe et ils la firent.

A la veille de son exécution, Honoré d'Estienne d'Orves, premier officier de la France Libre fusillé par les Allemands, avait écrit à un autre allemand qui fit honneur à l'Allemagne, l'abbé Stock : « Je prie le Bon Dieu de donner à la France et à l'Allemagne une paix dans la justice, comportant le rétablissement de la grandeur de mon pays » Nul sentiment de vengeance n'effleura ces hommes et ces femmes qui ne réclamèrent jamais que la justice. De leurs mains, avec lesquelles ils s'étaient tant battus, ils façonnèrent l'Europe. Ils ne dirent pas à ceux qu'ils avaient farouchement combattus : expiez d'abord vos fautes et nous vous verrons après. Ils leur dirent : Soyons désormais amis pour toujours.

En ce 8 mai, 63 ans après ce jour où la capitulation de l'Allemagne nazie acheva la guerre en Europe, sur cette plage de Normandie, dans cette ville qui fut la première ville libérée par des
soldats français qui ne s'étaient jamais résignés à la défaite, nous ne célébrons pas seulement une victoire militaire, nous célébrons avant tout une victoire morale.

Car ce qui s'est déroulé, des déserts de Libye jusqu'au Danube, des plages de Normandie jusqu'aux faubourgs de Berlin, de la Sicile jusqu'aux Alpes, de la Provence jusqu'au Rhin, des caves de la gestapo jusqu'au Vercors, c'est le combat victorieux de la liberté contre la servitude. C'est le combat victorieux du droit contre la violence. C'est le combat victorieux de ce qu'il y a de plus grand dans l'Homme, contre ce qu'il peut y avoir de pire. Ce ne fut pas une guerre comme les autres. Ce fut une guerre du bien contre le mal. Une guerre contre la plus effroyable idéologie
de mort que le monde ait jamais connu.

Les hommes du Commando Kieffer qui ont débarqué ici sous le feu des mitrailleuses n'ont pas risqué leur vie seulement pour la libération de la France. Ils se sont battus pour la liberté humaine et, la guerre achevée, ils ont continué ce combat. Car en découvrant l'horreur des camps, les wagons plombés, les salles de torture, chacun alors prit conscience que le combat qu'ils avaient commencé ne pourrait jamais s'arrêter.
Nous n'avons pas seulement le devoir de nous souvenir des faits d'armes qui furent accomplis avec tant de courage. Nous avons aussi le devoir de continuer à nous battre à notre tour pour les valeurs au nom desquelles ils ont été accomplis.

Quand les derniers témoins auront disparu. Quand le dernier Compagnon de la Libération sera couché dans le cercueil qui l'attend, dans la crypte du Mont Valérien. Quand la France Libre et la Résistance cesseront d'être des souvenirs pour ne plus appartenir qu'à la légende et à l'histoire, il nous reviendra alors mes chers compatriotes de garder vivante pour nos enfants la leçon de tant de souffrances, de tant de malheurs au milieu desquels l'humanité ne fut sauvée que par la grandeur d'âme et le courage de quelques-uns. Pour que tout ceci ne recommence jamais

dimanche 11 mai 2008

Clermont, vote du budget

Vote du budget 2008 à Clermont

Le budget global est de 14.784.803 euros en nette augmentation par rapport au budget 2007. Chaque habitant de Clermont doit 1.500 euros. Les charges du personnel sont en augmentation de 6.37%.

Les taxes votés ont été fixés à :

Taxe habitation 18.32 %

Taxe foncière 37.94 %

Taxe foncière propriétés non bâties 82.72 %