mercredi 19 mars 2008

Victoire de la gauche?

Une abstention exceptionnellement forte due à l’absence de vrais enjeux de fond et à une idéologie municipale unique

http://www.polemia.com (sic)

Contrairement à la désinformation pratiquée, le dimanche 9 mars au soir, par les journalistes et les instituts de sondage, les Français n’ont pas retrouvé le chemin des urnes. Bien au contraire. Le chiffre de participation du premier tour – 66,5% – est en retrait de 1% par rapport à 2001 et c’est le chiffre le plus faible enregistré depuis 1959. L’abstention a même atteint 39% dans les communes de plus de 3.500 habitants et 44% au-dessus de 100.000 habitants. Et les votes blancs et nuls ont, pour la première fois, dépassé 4% dans les communes de plus de 3.500 habitants.

Au deuxième tour, – dans l’attente des totalisations définitives – l’institut de sondage CSA évaluait à 35% l’abstention, soit 5% de participation en moins qu’en 2001, marquant là aussi un record d’abstention depuis 1959. Sur Paris, de 2001 à 2008 la participation au deuxième tour a baissé de huit points. Dans les communes de plus de 3.500 habitants, l’abstention a atteint 38%, concernant plus d’un électeur sur trois.

Cette forte abstention s’explique aisément par l’absence d’enjeux de fond et l’adhésion des principales listes PC/PS/MODEM/UMP à une idéologie municipale unique : la « gauche » ayant fait mouvement vers la « droite » sur les questions de sécurité et la « droite » vers la « gauche » sur les questions de société. Le vocabulaire « pipo » de la communication a envahi tous les programmes qui se devaient d’être « solidaires » et « éco-citoyens ». (Voir Les municipales à l’ère post-démocratique : http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1609&cat_id=39).

Comme le note justement « Le Monde », dans un article du 16/17mars : « Qu'il s'agisse de logement, de transport, de sécurité ou de petite enfance, l'analyse des bilans et des projets des élus des villes (…) met en évidence des approches souvent similaires dans des communes pourtant dirigées par des maires de bords opposés. Ce pragmatisme explique que la plupart des délibérations examinées par les conseils municipaux soient votées à l'unanimité. Cela explique aussi pourquoi des élus de droite et de gauche réussissent à s'entendre dans le cadre des communautés urbaines et communautés d'agglomération – là où sont mises en œuvre les politiques les plus importantes. »

Les listes elles-mêmes étaient composées à l’identique : la loi « chabadabada » a imposé la parité hommes/femmes ; la mode de l’ouverture a conduit à placer des hommes de « gauche » sur des listes de « droite » (mais rarement l’inverse !) ; la dictature du Politiquement Correct a débouché sur l’abandon du mérite républicain au profit des quotas ethniques et des représentants des minorités sexuelles. Ainsi au nom de la « diversité » les grands partis ont proposé aux électeurs des listes quasi identiques. De quoi inciter les plus blasés ou les plus lucides à rester chez eux !