vendredi 6 juin 2008

Hausse du prix du pétrole : ce que fait le Gouvernement


Voici quelques éléments expliquant ce que fait le Gouvernement pour aider les professionnels et les consommateurs, face à la hausse du prix des carburants

Ce que propose le Gouvernement pour les consommateurs

Nicolas Sarkozy a proposé la création d’un fonds spécial permettant de redistribuer le surplus de recettes fiscales généré par la flambée des cours du brut, estimé à 170 millions d’euros au premier trimestre 2008, aux Français les plus touchés.

Afin d’aider les ménages les plus modestes, le Gouvernement a annoncé que la prime à la cuve sera doublée et portée à 200 euros et que le tarif social du gaz entrera en vigueur dès le 1er juillet 2008.

Par ailleurs, le Président de la République a proposé à l’Union européenne, de plafonner la TVA sur les produits pétroliers afin de réduire l’impact de la hausse du prix du pétrole. Cette question sera en discussion au prochain conseil européen du 19 juin et, pour être appliquée, devra être approuvée par l’unanimité des 27 pays-membres.


Ce que propose le Gouvernement pour les professionnels

Tout en faisant la distinction entre les professionnels qui peuvent répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix et ceux dont les tarifs sont réglementés, le Gouvernement a annoncé plusieurs mesures.

Pour répondre aux problèmes des pêcheurs, le Gouvernement a annoncé un plan de modernisation de la filière de près de 310 millions d’euros. Pour faire face à l’urgence, 110 millions d’euros seront débloqués d’ici à la fin de l’année dont 40 millions « d’aides sociales » financés par le plan pêche.

Pour répondre aux problèmes que connaissent actuellement les transporteurs routiers, le Gouvernement va leur permettre de répercuter la hausse du gazole auprès des entreprises clientes en renforçant la législation.


Vers de nouvelles énergies

Devant la hausse du pétrole, Eric Woerth, a rappelé que « nous devions trouver de moyens de substitution » et encourager la recherche de carburants écologiques, puisque l’aide publique ne saura compenser indéfiniment les hausses du prix de l’énergie.

De plus, et comme l’a récemment indiqué le ministre du Budget, « subventionner le prix du pétrole serait dramatique, puisque cela défendrait l’idée qu’il faut encourager ce type d’énergie, alors que la modernité nécessite des énergies de plus en plus propres et écologiques ».

Aussi, parce que nous entrons dans l’ère du pétrole cher, le Gouvernement apporte des réponses structurelles.
- En renforçant l’indépendance énergétique de la France.
- En favorisant le développement des énergies renouvelables : par le renouvellement du parc automobile des administrations en véhicules propres dès 2009, par exemple.
- En encourageant les économies d’énergie : le renforcement du fret ferroviaire de 25% d’ici 2012, la mise en place pour les véhicules neufs d’une éco-pastille, fonction de la classe d’émission, l’incitation à l’éco-conduite qui réduit la consommation de 5% à 40%, la politique industrielle tournée vers la réduction de consommation des véhicules neufs, sont autant de mesures pour réaliser des économies de carburant.

***


Le débat sur la TIPP

Qu’est ce que la TIPP ?

Les recettes fiscales de l’Etat sur les carburants se décomposent entre d’une part la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), au taux fixe et qui porte sur les volumes achetés par les consommateurs à la pompe, et d’autre part la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui porte sur le prix du litre de carburant.

Ces deux parts de recettes fiscales ne représentent pas la même valeur et ne varient pas de la même manière.

Lorsque le prix du baril de pétrole augmente, la TVA à 19,6% appliquée au prix de l’essence subissant la hausse du baril, fait augmenter le prix à la pompe. A l’inverse, la TIPP est un taux fixe qui ne subit pas directement l’augmentation des prix, mais s’applique aux volumes consommés.


De nombreux Français se demandent pourquoi le Gouvernement ne baisse pas la TIPP pour faire baisser le prix de l’essence ?

« En réalité, plus le prix de l’essence augmente et moins la consommation est importante. Ce qui entraîne une baisse des recettes pour l’Etat », a expliqué Eric Woerth, Ministre du Budget.

En effet, « le surcroît de recettes de TVA engendré par la hausse des prix des carburants ne suffit pas à compenser la baisse des sommes perçues au titre de la TIPP ».

Ainsi, en 2007, l’augmentation des prix du pétrole s’est traduite par un manque à gagner de 300 à 400 millions d’euros en 2007 pour les recettes fiscales de l’Etat.

vendredi 30 mai 2008

Le Président de la République N. Sarkozy sur RTL

Répondre aux attentes des Français les plus modestes et les plus exposés

Le 27 mai dernier, le Président de la République a répondu pendant une heure en direct aux questions des journalistes de RTL. Ce rendez-vous lui a permis de s'adresser à la "France qui travaille et qui se lève tôt" et de s'expliquer sur tous les thèmes de sa politique de réforme.

Pour réécouter l'émission:


http://media.rtl.fr/online/sound/2008/0527/122969_Nicolas-Sarkozy-est-l-invite-de-RTL-1-2.mp3

dimanche 25 mai 2008

Entretien avec l'écrivain Dr Hugo Mitoire


Sur la Littérature et
la Médecine

Pourquoi avez-vous choisi Clermont de l’Oise pour vos vacances ?

D’abord, je suis né en Argentine, mais la famille de mon père est originaire du Nord et de Picardie. Je suis venu à Clermont visiter un ami qui m’est cher, le Dr Mario Sanguina, et pour rencontrer ma famille amiénoise.


Quand et comment naît votre intérêt pour la Littérature?

Mon intérêt pour la Littérature, naît dans mon enfance. A l’époque il était courant pour les parents, grands-parents ou oncles de raconter des fables, des histoires, des conversations avec des êtres imaginaires aux enfants. C’était une époque où il n'y avait pas des téléphones mobiles, des jeux électroniques ni de télévision, bien que la télévision existait déjà, peu des familles disposaient d’un poste dans le Chaco argentin. Écouter des histoires racontées par les anciens était du pur plaisir.

Chaque fois que nous écoutions une fable, une histoire ou une légende, notre imagination innocente nous transporté rapidement sur des lieux inconnus et fantastiques. Ces images occupaient nos pensés pendant toute la journée.

Votre vocation pour la Médecine est plus tardive?

Depuis mon jeune âge, j'ai été attiré par la Médecine. Après mes études secondaires, j'ai pris la décision de suivre ma vocation. J’ai suivi mes études universitaires de Médecine avec plaisir et enthousiasme car j'aimai vraiment ma vocation. Après sept ans d’études, à 24 ans j'ai obtenu mon diplôme puis je me suis spécialisé en chirurgie générale et vidéo chirurgie laparoscopique. J’ai exercé mon métier avec dévouement pendant 22 ans. Néanmoins à l’époque d’étudiant et puis professionnelle, je ne me suis jamais détaché de la lecture, je lisais pour mon propre plaisir.

Quand avez-vous commencé à écrire?

À un moment de ma vie j'ai commencé à ressentir le besoin d'écrire les choses de mon vécu ou peut-être de mon imaginaire. Ce lent éveil est rapidement devenu un vice et une nécessité impérative, peu à peu il a commencé à devenir une priorité.

Pourquoi aviez vous délaissé la chirurgie pour la Littérature?

Sans me rendre compte, je me suis retrouvé face à un dilemme entre deux choses que me réclamait du temps et du dévouement:
- L’une profondément ancré en moi par des années d'études et d’expérience professionnelle,
- l'autre, un monde a decouvrir plein de mystères, une attraction vers le nouveau.

Peut-être ce dilemme n'est pas incompatible dans d'autres esprits. Le médecin et écrivain Tchekhov, lorsqu'on lui a demandé sur la coexistence de la Médecine et la Littérature dans sa vie, il a répondu "La Médecine est ma femme et de la Littérature ma maîtresse». Dans mon cas, il s'est passé, je crois, quelque chose semblable à ce qui se produit habituellement dans la vie, je suis resté avec « ma maîtresse» la Littérature.

La décision de laisser la Médecine “votre famille” a-t-elle été difficile?

Cette décision n'a pas été douloureuse, mais elle a été lente et réfléchie. Le temps de la réflexion a servi à affirmer mes désirs et ma nouvelle destiné.
Je n'ai jamais senti le regret d’avoir fait des études de Médecine, ni d’avoir quitté la profession. J'ai fait ce que j'avais à faire, ce sont mes convictions, mes désirs et ma volonté qui m’ont fait changer de vie. La Médecine n’a pas été une perte de temps, pour moi a été un succès, une étape importante dans ma vie, j’ai été professeur agrégé. Mais maintenant, je suis heureux avec la Littérature.

Depuis quand avez-vous commencé à publier vos œuvres?

Depuis l’année 2000. A ce jour, j’ai publié cinq livres “autobiographiques” de terreur pour enfants. Dans mon tiroir j'ai encore sept autres livres en gestation que peu à peu commencent à voir la lumière.

Quel conseil pouvez-vous donner aux parents pour inciter à la lecture?

Un journaliste demanda à un grand philosophe, quel était la différence entre une personne qui lit et un autre qu'il ne le fait pas? Le philosophe répondu "c’est la même différence entre une personne vivante et morte"
Il ne fait aucun doute, la littérature ouvre les connaissances, élargit les horizons et rend les hommes plus tolérantes et plus réfléchies.
Il est important d'inculquer la lecture aux enfants avant les douze ou treize ans, car plus tard il sera plus difficile ou peut-être impossible de leurs inciter.

Photo: Dr Hugo Mitoire remet ses livres à M. Patrick Toussaint pour la bibliothèque de Clermont


MS

mardi 20 mai 2008

Dites oui à l'accueil de nos enfants


L'accueil de nos enfants à l'école les jours de grève

Lors de son allocution télévisée le 15 mai, le Président de la République a annoncé qu'un projet de loi serait déposé par le Gouvernement avant l'été, instaurant le droit à l'accueil des élèves dans les écoles les jours de grève.

Ce texte garantira à la fois le droit pour les enseignants de faire grève, mais aussi le droit pour les enfants d'être accueillis les jours de grève, et le droit pour les parents de travailler ou de s'organiser dans les meilleures conditions.

Le Président de la République, le Gouvernement, et l'UMP sont décidés à donner aux familles, notamment les plus modestes, le droit de ne pas subir financièrement, comme c'est le cas aujourd'hui, la grève des enseignants.

vendredi 16 mai 2008

CEREMONIE DU 63e ANNIVERSAIRE DU 8 MAI 1945

ALOCUTION DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
CEREMONIE DU 63e ANNIVERSAIRE DU 8 MAI 1945

Ouistreham le Jeudi 8 mai 2008

Madame le Gouverneur Général,

Monsieur le Premier ministre,

Messieurs les ministres,

Monsieur le Maire,

Mesdames et Messieurs,

En cette journée du 8 mai où nous commémorons comme chaque année la fin de la deuxième guerre mondiale en Europe, j'ai voulu rendre hommage, au nom de la nation tout entière, à ceux auxquels nous devons aujourd'hui d'être libres. Parce qu'aux heures les plus sombres de notre histoire, quand tout semblait perdu, quand les chefs les plus prestigieux capitulaient devant l'ennemi, ils ont choisi de continuer le combat. Nous leur devons notre liberté.

Alors nous n'oublierons jamais ce que fit la Grande-Bretagne pour la liberté du monde au moment de la bataille de Londres. Nous n'oublierons jamais ce que nous devons à l'Amérique, à son effort de guerre, au courage de ses soldats.

Madame le Gouverneur Général nous n'oublierons jamais, nous autres français, les 15 000 soldats canadiens débarqués sur les plages de Normandie où un millier d'entre eux trouvèrent la mort le 6 juin 1944. Nous n'oublierons jamais cette jeunesse héroïque venue de tous les continents et qui dort à présent pour l'éternité dans cette terre qui n'était pas la sienne, mais sur laquelle cette jeunesse héroïque pressentait que se jouait une part de la destinée commune à tous
les hommes.

A la veille du débarquement, Eisenhower leur avait dit : « Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent ».

Au matin du 6 juin 1944, parmi cette jeunesse ardente, il y avait une jeunesse française,l'amour de la patrie chevillé au corps, qui regardait grandir la terre de France à travers la brume qui se dissipait lentement. Cette jeunesse française savait qu'était venu le moment tant espéré où tout
allait se décider. Et quelques heures plus tard, sur les ondes de la BBC, le général de Gaulle résumait le sentiment de tous en déclarant : « La bataille suprême est engagée (.). C'est la bataille de France et c'est la bataille de la France »

Parmi ceux qui s'apprêtaient à débarquer les premiers, il y avait les hommes du Commando Kieffer. Ils étaient 177 fusiliers marins. Ils allaient se battre ici à Ouistreham. Ces premiers libérateurs de la France furent de tous les combats de la campagne de Normandie. Beaucoup
d'eux, beaucoup d'entre eux y ont laissé leur vie. Je veux saluer au nom de la Nation toute entière les survivants qui sont ici et qui font honneur à notre patrie. En nous souvenant de ce que nous leur devons, nous nous souvenons aussi de ce que nous devons à tous ceux qui, comme eux, ont sauvé l'honneur de la France et lui ont permis d'être présente au jour de la victoire : combattants des maquis assiégés par les divisions allemandes, soldats de l'ombre pourchassés par la Gestapo.

Mais aussi, je veux dire qu'on les oublie trop souvent, les soldats de la France Libre, de la France combattante : ceux de la 1re Division française libre, ceux qui avec Koënig se sont couverts de gloire à Bir-Hakeim ; et ceux de la 2e DB, ceux qui, avec Leclerc, ont libéré Koufra, Tunis, Alençon, Paris, Strasbourg ; ceux de la 1re Armée, ceux qui avec de Lattre ont débarqué en Provence, libéré Toulon, Marseille, Lyon, Colmar ; et ceux qui avec Juin étaient au Mont Cassin, au Garigliano, à Rome, à Sienne ; ceux qui ont combattu dans les rangs des SAS, les premiers parachutés Français sur le sol de France dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 ; les aviateurs, les marins de la France Libre. Mais je veux aussi en ce jour de commémoration citer les Tabors marocains, les tirailleurs tunisiens et sénégalais, tous ces soldats des troupes coloniales venus d'Afrique, du Maghreb, d'Indochine qui se sont battus sous le drapeau français pour défendre les valeurs universelles que, malgré l'oppression coloniale, la France, à leurs yeux, continuait d'incarner.

Les hommes du Commando Kieffer, les soldats de la France Libre et de la France combattante, les héros des Glières et du Vercors, tous ceux qui ont risqué leur vie au nom de l'idée qu'ils se faisaient de la France, ceux qui hébergeaient des maquisards, ceux qui renseignaient les alliés, ceux qui cachaient les enfants juifs parmi leurs propres enfants, ces fermiers du Périgord qui cachaient dans leurs fermes les Juifs de Strasbourg traqués par la Gestapo et par la milice, les modestes et humbles pêcheurs de l'Ile de Sein qui répondirent à l'appel du Général de Gaulle et tant d'autres héros anonymes dont la bravoure ne fut jamais honorée parce qu'ils n'en
firent jamais état. Je me souviens de cette vieille résistante qui déclara un jour à un journaliste venu l'interroger :
« Nous n'étions pas des héros, nous n'avons fait que ce que nous devions faire. » Ce fut la grandeur de tous ces hommes, de toutes ces femmes, qui sous l'uniforme, dans la clandestinité , dans leur vie quotidienne prirent tous les risques. Ils se laissaient guider par la seule conscience et le sens de l'honneur. Nous ne devons pas oublier qu'à côté de tout ce que les circonstances de la défaite et de l'occupation suscitèrent de lâchetés, de compromissions, et pourquoi ne pas le dire d'ignominies, il monta aussi des profondeurs de notre pays un élan magnifique de courage, de dignité, de générosité. Et nous autre Français nous ne devons pas oublier, qu'à côté des bourreaux et des assassins, il y eût beaucoup de Français qui incarnèrent les plus belles valeurs de la France et la plus haute idée de l'homme. Si les nations ont une âme, ils ont sauvé l'âme de la France. Aucune faute, aucun crime ne doit être oublié. Mais la France, la France qui, tant de fois dans son histoire, s'est battue pour la liberté et la dignité des hommes, la France dont nous pouvons apprendre à nos enfants à être fiers, la vraie France, elle n'était pas à Vichy. Elle n'était pas dans la collaboration. La vraie France, elle n'était pas dans la milice, la vraie France, la France éternelle, elle avait la voix du Général de Gaulle. La vraie France, la France éternelle elle avait le courage de Jean Moulin. La vraie France, la France éternelle, elle avait le visage lumineux de Germaine Tillion, de Lucie Aubrac, d'Honoré d'Estienne d'Orves, de Tom Morel, du Commandant Kieffer. La vraie France, la France éternelle, elle avait le visage du premier résistant qui a refusé de parler sous la torture et du premier mort français tombé face contre terre sur une plage de Normandie. Ceux qui survécurent ne rentrèrent pas chez eux pour raconter leur guerre à leurs enfants. Ils rentrèrent chez eux pour reconstruire. L'ardeur qu'ils avaient mis à combattre la tyrannie et la barbarie, le courage dont ils avaient fait preuve pour libérer la patrie, les vertus intellectuelles et morales qui leur avaient permis de gagner toutes les batailles, ils les mirent alors au service du développement, de la justice et de la paix.

Et alors ils firent la Sécurité sociale, les Trente Glorieuses. Ils furent peut-être encore plus grands dans la paix que dans la guerre. Ils décidèrent que cette lutte à mort entre les peuples européens qui avait failli anéantir l'Europe, devait être la dernière. Ils voulurent la réconciliation franco-allemande et ils la firent. Ils voulurent l'Europe et ils la firent.

A la veille de son exécution, Honoré d'Estienne d'Orves, premier officier de la France Libre fusillé par les Allemands, avait écrit à un autre allemand qui fit honneur à l'Allemagne, l'abbé Stock : « Je prie le Bon Dieu de donner à la France et à l'Allemagne une paix dans la justice, comportant le rétablissement de la grandeur de mon pays » Nul sentiment de vengeance n'effleura ces hommes et ces femmes qui ne réclamèrent jamais que la justice. De leurs mains, avec lesquelles ils s'étaient tant battus, ils façonnèrent l'Europe. Ils ne dirent pas à ceux qu'ils avaient farouchement combattus : expiez d'abord vos fautes et nous vous verrons après. Ils leur dirent : Soyons désormais amis pour toujours.

En ce 8 mai, 63 ans après ce jour où la capitulation de l'Allemagne nazie acheva la guerre en Europe, sur cette plage de Normandie, dans cette ville qui fut la première ville libérée par des
soldats français qui ne s'étaient jamais résignés à la défaite, nous ne célébrons pas seulement une victoire militaire, nous célébrons avant tout une victoire morale.

Car ce qui s'est déroulé, des déserts de Libye jusqu'au Danube, des plages de Normandie jusqu'aux faubourgs de Berlin, de la Sicile jusqu'aux Alpes, de la Provence jusqu'au Rhin, des caves de la gestapo jusqu'au Vercors, c'est le combat victorieux de la liberté contre la servitude. C'est le combat victorieux du droit contre la violence. C'est le combat victorieux de ce qu'il y a de plus grand dans l'Homme, contre ce qu'il peut y avoir de pire. Ce ne fut pas une guerre comme les autres. Ce fut une guerre du bien contre le mal. Une guerre contre la plus effroyable idéologie
de mort que le monde ait jamais connu.

Les hommes du Commando Kieffer qui ont débarqué ici sous le feu des mitrailleuses n'ont pas risqué leur vie seulement pour la libération de la France. Ils se sont battus pour la liberté humaine et, la guerre achevée, ils ont continué ce combat. Car en découvrant l'horreur des camps, les wagons plombés, les salles de torture, chacun alors prit conscience que le combat qu'ils avaient commencé ne pourrait jamais s'arrêter.
Nous n'avons pas seulement le devoir de nous souvenir des faits d'armes qui furent accomplis avec tant de courage. Nous avons aussi le devoir de continuer à nous battre à notre tour pour les valeurs au nom desquelles ils ont été accomplis.

Quand les derniers témoins auront disparu. Quand le dernier Compagnon de la Libération sera couché dans le cercueil qui l'attend, dans la crypte du Mont Valérien. Quand la France Libre et la Résistance cesseront d'être des souvenirs pour ne plus appartenir qu'à la légende et à l'histoire, il nous reviendra alors mes chers compatriotes de garder vivante pour nos enfants la leçon de tant de souffrances, de tant de malheurs au milieu desquels l'humanité ne fut sauvée que par la grandeur d'âme et le courage de quelques-uns. Pour que tout ceci ne recommence jamais