samedi 12 juillet 2008

Le capitalisme doit être moral

19 millions d’euros en espèces ont été retirés entre 2000 et 2007 des caisses de l’UIMM (Union des Industries et Métiers de la Métallurgie) sous l’autorité de Denis Gautier-Sauvagnac, lorsqu’il était président de cette organisation patronale. Personne ne sait aujourd’hui qui sont les bénéficiaires de ces « largesses ». Il est temps que ce soit clair : laissons la justice faire son travail en espérant enfin la vérité et la transparence.Denis Gautier-Sauvagnac, qui a été mis en examen pour cette affaire, vient de reconnaître avoir négocié une indemnité de départ de 1,5 millions d’euros (moins les charges sociales et les impôts, il lui en reste environ 720 000 euros) ainsi que la prise en charge par l’UIMM des conséquences fiscales de cette affaire. L’opinion est choquée, à juste titre, par l’énormité des sommes allouées à titre d’indemnité à un salarié déjà extrêmement bien rémunéré et dont on peut penser qu’il aurait pu, dignement, démissionner spontanément après la révélation de ces retraits d’espèces plus qu’étonnants.


Prenant très clairement ses distances avec l’UIMM, « adhérent et non pas filiale » du MEDEF, Laurence Parisot, présidente du MEDEF, a dénoncé « un comportement méprisant et méprisable » et a demandé à tous les membres de l’UIMM « qui exercent des mandats nationaux dans des institutions au nom du MEDEF de remettre immédiatement leur mandat à disposition du MEDEF ».

Une fois de plus, la suspicion est jetée sur la morale de l’entrepreneur. Je comprends la colère de Laurence Parisot qui voit l’opinion publique rejeter sans distinction des pratiques immorales et le profit légitime, sans lequel aucune entreprise ne peut créer, progresser, employer et distribuer des bénéfices.

Nous souffrons trop en France de deux maux : le premier tient à une méfiance hypocrite à l’égard de l’argent, le deuxième à une très vieille tradition qui donne un grand prestige au service de l’Etat et un long mépris à l’égard du commerce. Le tout aboutit à ce que nous manquons d’entrepreneurs (on ne cesse de pleurer sur la faiblesse de nos PME, mais on critique abondamment les réussites de celles qui émergent), que même nos grandes entreprises sont dirigées par des hauts fonctionnaires, et que nos concitoyens souhaitent en majorité que leurs enfants entrent dans la fonction publique… Qui va créer les richesses de demain ?

Laurence Parisot n’appartient pas à ce sérail. Elle est issue d’une famille d’entrepreneurs, elle a elle-même dirigé des PME privées. Elle veut valoriser dans l’opinion le travail et la créativité, et elle représente une vraie chance pour le MEDEF de sortir enfin de cette image de grands patrons, et pour les entreprises françaises de changer leur image et d’apparaître enfin comme les créateurs de la richesse nationale.

La libre entreprise est le meilleur moyen de développer la prospérité qui profite à tous. Mais elle ne peut s’épanouir que dans un climat de confiance et d’honnêteté dont la loi est le garant. Les pratiques de l’IUMM sont un obstacle à la croissance française. Il faut les supprimer totalement.

Patrick Devedjian,
Secrétaire général de l'UMP,

vendredi 4 juillet 2008

Reforme Hospitalière

"Les hôpitaux devraient accumuler près de 1 milliard d'euros de déficit en 2008"

"En dépit de parts de marché qui se tiennent mieux que prévu face à la concurrence des cliniques, la plupart des établissements hospitaliers ont voté des budgets 2008 en déficit et commencent à supprimer des emplois", constatent Les Echos. Selon un nouveau bilan établi hier par la Fédération Hospitalière de France (FHF), les établissements publics cumulaient ainsi 730 millions d'euros de déficit net fin 2007. "On sera entre 800 et 1 milliard d'euros de déficit fin 2008", prévient Yves Gaubert, délégué général adjoint de la FHF, ajoutant que "le problème, c'est que cette fois, les établissements n'ont plus de réserves". Alors que pour 2009, la FHF évalue à "4,15%" la hausse nécessaire des crédits pour les hôpitaux (et ce sans mesure nouvelle sur les dépenses), Roselyne Bachelot rétorque que les déficits ne sont pas inéluctables puisque, avec les mêmes règles tarifaires, certains établissements commencent aujourd'hui à dégager des excédents. Le quotidien relève toutefois que les "principaux établissements peinent à sortir du rouge". Interrogé par Le Quotidien du Médecin, Paul Castel, président de la Conférence nationale des directeurs généraux de CHU, la situation financière des hôpitaux est devenu aujourd'hui si mauvaise que la réforme doit aller désormais "très vite". Par ailleurs, selon un sondage Ipsos, seule une courte majorité de maires se dit opposée à la réforme de l'hôpital mais les principales mesures, à l'instar de la création de "communautés hospitalières" suscitent une large adhésion.

mercredi 2 juillet 2008

Fête de la musique à Clermont


Jazz, rue de la République

dimanche 22 juin 2008

Traité de Lisbonne : le non des irlandais

NOUVELOBS.COM 22.06.2008 11:05

Le président français a reproché au commissaire européen à l'Agriculture, Peter Mandelson, d'avoir favorisé le "non" irlandais au traité européen. "Mes épaules sont suffisamment larges et mon cuir suffisamment épais pour supporter cela", réplique l'intéressé.

Nicolas Sarkozy (Reuters)

Nicolas Sarkozy (Reuters)

Nicolas Sarkozy a sévèrement tancé, dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 juin, le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qu'il a accusé d'avoir joué un rôle dans le "non" irlandais au traité européen de Lisbonne.
Le président français reproche depuis longtemps au négociateur européen de faire trop de concessions pour parvenir à un accord sur le volet agricole du cycle de Doha.
Lors d'une conférence de presse improvisée dans la nuit de jeudi à vendredi au sommet européen de Bruxelles, il l'a accusé d'avoir inutilement inquiété les agriculteurs irlandais.

"M. Mandelson, par exemple"

A la question de savoir si le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pouvait être accusé d'avoir favorisé le "non" irlandais, qui plonge l'UE dans la crise, Nicolas Sarkozy a demandé d'aller voir, plutôt, du côté de Peter Mandelson.
"Le débat irlandais a porté sur l'avortement, l'euthanasie, sur un commissaire européen ou pas, sur la fiscalité, sur l'OMC, sur l'agriculture, je ne peux pas ramener ça à M. Barroso. A un autre, mieux, M. Mandelson, par exemple", a-t-il déclaré.
Quelque 10.000 agriculteurs irlandais ont manifesté à Dublin en avril contre le projet défendu par Mandelson de faire baisser les droits de douane sur les importations de boeuf, de produits laitiers et autres produits agricoles dans le cadre de l'OMC.
Les lobbies agricoles irlandais ont finalement renoncé à défendre le "non" au traité de Lisbonne après avoir reçu l'assurance de leur gouvernement qu'il refuserait tout accord à l'OMC qui serait contraire à leurs intérêts.
Le traité a finalement été rejeté le 12 juin par 53,4% des voix.
Peter Mandelson a répliqué à cette attaque frontale avec un flegme tout britannique lors d'une interview à la radio.
"Il faut noter que le président Sarkozy a été invité à pointer du doigt le président de la Commission et qu'il a, avec tact et diplomatie, choisi de me pointer du doigt à sa place", a-t-il dit. "Mes épaules sont suffisamment larges et mon cuir suffisamment épais pour supporter cela."
Barroso a volé au secours de son commissaire.

"Un super boulot"


"Je crois que Peter Mandelson fait un super boulot en notre nom à tous", a-t-il déclaré en soulignant que le Conseil européen de Bruxelles avait "à l'unanimité" soutenu la conclusion d'un accord à l'OMC. "Le travail d'un commissaire au Commerce extérieur est très difficile."
A Bruxelles, Nicolas Sarkozy a réitéré son opposition à un accord de l'OMC trop déséquilibré.
"Il serait totalement invraisemblable qu'on continue à vouloir négocier un accord où n'avons obtenu rien sur les services, rien sur l'industrie (...) et qui conduirait à baisser de 20% la production agricole dans un monde où il y a 800 millions de personnes qui meurent de faim", a-t-il estimé.
"Il y a un enfant toutes les 30 secondes qui meurt parce qu'il a faim et on irait négocier dans le cadre de l'OMC une réduction de la production européenne de 20% ? Il y a une personne qui est de cet avis, c'est M. Mandelson. Ce n'est pas la position de la France. Sur ces bases-là, pour nous c'est non", a-t-il ajouté.
"Si on veut accroître la crise irlandaise, il n'y a qu'à en remettre une couche là-dessus et continuer sur un accord complètement déséquilibré à l'OMC. C'est vraiment contre-productif", a-t-il insisté.
Peter Mandelson a, là aussi, réagi avec flegme.
"La France a une position nationale particulière dont je dois tenir compte mais qui ne doit pas dicter ma conduite", a-t-il déclaré en disant qu'il voulait un accord équilibré.
Michel Barnier a fait écho vendredi à Sarkozy, estimant que les conditions n'était pas réunies pour un accord équilibré dans le cadre des négociations de Doha, qui se déroulent à Genève.
"Nous sommes allés à l'extrême limite des avancées en prévision du cycle de Doha. Ça suffit. On ne va pas aller plus loin si les autres ne le font pas", a souligné le ministre français de l'Agriculture lors d'une conférence de presse à Paris.
"Chacun doit faire des efforts en même temps, et ce n'est pas encore le cas", a-t-il ajouté.
L'Organisation mondiale du Commerce (OMC) s'efforce sans succès de faire aboutir le cycle de Doha, lancé en 2001 dans la capitale du Qatar et dont l'objectif est de libéraliser davantage les échanges commerciaux mondiaux.
Les négociations opposent les pays en développement qui dénoncent les subventions agricoles des pays riches aux pays industrialisés qui réclament une baisse des barrières douanières pour leurs exportations de produits industriels et de services. (Reuters)

vendredi 6 juin 2008

Hausse du prix du pétrole : ce que fait le Gouvernement


Voici quelques éléments expliquant ce que fait le Gouvernement pour aider les professionnels et les consommateurs, face à la hausse du prix des carburants

Ce que propose le Gouvernement pour les consommateurs

Nicolas Sarkozy a proposé la création d’un fonds spécial permettant de redistribuer le surplus de recettes fiscales généré par la flambée des cours du brut, estimé à 170 millions d’euros au premier trimestre 2008, aux Français les plus touchés.

Afin d’aider les ménages les plus modestes, le Gouvernement a annoncé que la prime à la cuve sera doublée et portée à 200 euros et que le tarif social du gaz entrera en vigueur dès le 1er juillet 2008.

Par ailleurs, le Président de la République a proposé à l’Union européenne, de plafonner la TVA sur les produits pétroliers afin de réduire l’impact de la hausse du prix du pétrole. Cette question sera en discussion au prochain conseil européen du 19 juin et, pour être appliquée, devra être approuvée par l’unanimité des 27 pays-membres.


Ce que propose le Gouvernement pour les professionnels

Tout en faisant la distinction entre les professionnels qui peuvent répercuter la hausse de leurs coûts sur leurs prix et ceux dont les tarifs sont réglementés, le Gouvernement a annoncé plusieurs mesures.

Pour répondre aux problèmes des pêcheurs, le Gouvernement a annoncé un plan de modernisation de la filière de près de 310 millions d’euros. Pour faire face à l’urgence, 110 millions d’euros seront débloqués d’ici à la fin de l’année dont 40 millions « d’aides sociales » financés par le plan pêche.

Pour répondre aux problèmes que connaissent actuellement les transporteurs routiers, le Gouvernement va leur permettre de répercuter la hausse du gazole auprès des entreprises clientes en renforçant la législation.


Vers de nouvelles énergies

Devant la hausse du pétrole, Eric Woerth, a rappelé que « nous devions trouver de moyens de substitution » et encourager la recherche de carburants écologiques, puisque l’aide publique ne saura compenser indéfiniment les hausses du prix de l’énergie.

De plus, et comme l’a récemment indiqué le ministre du Budget, « subventionner le prix du pétrole serait dramatique, puisque cela défendrait l’idée qu’il faut encourager ce type d’énergie, alors que la modernité nécessite des énergies de plus en plus propres et écologiques ».

Aussi, parce que nous entrons dans l’ère du pétrole cher, le Gouvernement apporte des réponses structurelles.
- En renforçant l’indépendance énergétique de la France.
- En favorisant le développement des énergies renouvelables : par le renouvellement du parc automobile des administrations en véhicules propres dès 2009, par exemple.
- En encourageant les économies d’énergie : le renforcement du fret ferroviaire de 25% d’ici 2012, la mise en place pour les véhicules neufs d’une éco-pastille, fonction de la classe d’émission, l’incitation à l’éco-conduite qui réduit la consommation de 5% à 40%, la politique industrielle tournée vers la réduction de consommation des véhicules neufs, sont autant de mesures pour réaliser des économies de carburant.

***


Le débat sur la TIPP

Qu’est ce que la TIPP ?

Les recettes fiscales de l’Etat sur les carburants se décomposent entre d’une part la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), au taux fixe et qui porte sur les volumes achetés par les consommateurs à la pompe, et d’autre part la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui porte sur le prix du litre de carburant.

Ces deux parts de recettes fiscales ne représentent pas la même valeur et ne varient pas de la même manière.

Lorsque le prix du baril de pétrole augmente, la TVA à 19,6% appliquée au prix de l’essence subissant la hausse du baril, fait augmenter le prix à la pompe. A l’inverse, la TIPP est un taux fixe qui ne subit pas directement l’augmentation des prix, mais s’applique aux volumes consommés.


De nombreux Français se demandent pourquoi le Gouvernement ne baisse pas la TIPP pour faire baisser le prix de l’essence ?

« En réalité, plus le prix de l’essence augmente et moins la consommation est importante. Ce qui entraîne une baisse des recettes pour l’Etat », a expliqué Eric Woerth, Ministre du Budget.

En effet, « le surcroît de recettes de TVA engendré par la hausse des prix des carburants ne suffit pas à compenser la baisse des sommes perçues au titre de la TIPP ».

Ainsi, en 2007, l’augmentation des prix du pétrole s’est traduite par un manque à gagner de 300 à 400 millions d’euros en 2007 pour les recettes fiscales de l’Etat.